• les histoires d'A, les histoires d'A, les histoires d'amour finissent mal (en général)

    Ce post est un peu pour Athypio... et aussi un peu pour moi. Car il est parfois bon de se souvenir. Et d'en tirer les conséquences en se retirant de la vie politique (euh, non. Ça c'est pas moi ... je confonds, foutue schizophrénie)

    J'avais 16 ans et des poussières, j'étais encore jeune et belle (hé ho ! j'en vois au fond de la salle qui ricanent)

    Il en avait 19, il était beau comme un camion ... un camion rouge. (tsss tsss deviennent pénibles ces ricanements)

    Parenthèse Walt Disneyenne : Leurs regards se croisèrent, il descendit de son fier destrier blanc, cheveux aux vents (parce qu'il le valait bien), il lui prit la main et l'emporta vers l'horizon où ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Fin de la parenthèse Walt Disneyenne... dans ma vraie vie à moi ça ne s'est pas passé exactement comme ça.

    Avec lui, je suis passée à l'âge adulte. J'ai appris l'amour, la confiance, la jalousie, les petites mesquineries, les grandes trahisons, le plaisir, la tendresse, les grasses matinées prolongées jusqu'au surlendemain, l'épaule sur laquelle se reposer, l'oreille avec laquelle partager les petits bonheurs et les grandes joies, les larmes, le manque, ... et tant d'autres choses encore.

    Ce n'est pas grâce à lui que je suis devenue femme, c'est avec lui.

    Il a appris à vivre avec une absente. Il a connu mes années fac + boulot qui fait bouffer, mon emploi du temps surchargé, ma fatigue, mes découragements. Il assurait un réconfort sans faille. Il a fait l'expérience de mon putain de caractère à l'époque où je ne savais pas le canaliser. Et j'ai fait l'expérience du sien . Qui valait bien le mien.

    Nous étions à l'âge où tout est possible est surtout tout est éternel.

    Il était maladivement jaloux. J'étais pas mal dans le genre aussi. Il y a eu des déchirements, des coups de gueule, fréquents et tonitruants. Des réconciliations câlines. Ambiance rock'n'roll. Ca faisait marrer ma sœur. Ca agaçait les autres. A commencer par moi.

    Nombreux étaient ceux et celles qui restaient perplexes face au couple haut en couleurs que nous formions. Mais cela semblait fonctionner, alors après tout « si ça les amuse »...

    Ca l'amusait peut être lui. Pas moi, mais alors pas du tout.

    J'avais 21 ans et des poussières, j'étais encore jeune et belle... ou à peu près.

    Il en avait 24, il était toujours beau comme un camion. Rouge, vert, bleu ou jaune... en tous les cas un camion que j'avais trop vu.

    Nous étions dans un restaurant. Ma sœur fêtait ses trente ans. Beaucoup de monde autour de la table. Il était à ma droite. Je ne sais pas quel mot dans la conversation m'a amenée là, mais à un moment, je lui ai dit à voix basse que le lendemain je le quitterai. Il m'a longuement fixée. N'a plus rien dit. Nous faisions une soirée ensuite. Il n'est pas venu. J'ai un peu trop bu. Je me sentais légère.

    Je l'ai quitté le lendemain. Ce n'était pas un coup de tête. Cela faisait longtemps que je ne voyais plus d'issue à notre histoire. Longtemps que sa jalousie me rongeait. longtemps que je cherchais comment le quitter. Il y a eu une goutte d'eau. Je ne me souviens pas laquelle. Et quelle importance au fond ? Cette goutte d'eau m'a donné le courage de nous sortir de cette histoire dont nous souffrions tant.

    Dans mon entourage, les réactions furent variées. Il y a ceux qui m'ont entourée de l' affection et du soutien dont j'avais besoin , et ceux qui ont sabré le champagne.

    Ma décision à été difficile à prendre. Et à tenir. Plusieurs mois durant, il a été présent dans ma vie autant qu'avant. Plusieurs mois durant, il a refusé d'y croire. Pour lui, notre amour était toujours éternel. Je n'oublierai jamais ses larmes.

    Un jour, il est sorti de ma vie. Brusquement.

    J'ai reconstruit ma vie ailleurs, avec un autre... mais ça c'est une autres histoire qui n'a pas tenu plus longtemps. Ni moins d'ailleurs.

    Il y a quelques mois, je lui ai téléphoné. Il vit sur Paris. Tant de temps a passé que je ne reconnaissais plus sa voix. Ni lui la mienne. Il nous aura fallu tout ce temps pour mettre des mots sur nos douleurs passées. Et tant que nous y étions, nous nous sommes remémorés tant de souvenirs heureux. Il m'a dit des choses magnifiques sur moi, ma personnalité, mes convictions, mes qualités. Je ne pensais même pas que ces traits de caractère étaient déjà en moi à cette époque. Nous avons longuement conversé. Je me suis excusée de l'avoir si mal traité. J'ai fait la paix avec lui, et avec moi. J'ai raccroché le sourire aux lèvres.

     

     


  • Commentaires

    1
    Sélène...
    Lundi 15 Novembre 2004 à 22:04
    Happy end...
    ou quand l'histoire tire enfin des leçons des expériences passées... sourire... Très joli récit Isabelle...
    2
    Athypio
    Lundi 15 Novembre 2004 à 22:57
    Merci Maîtresse
    Le réconfort et le soutient sont toujours bienvenus.
    3
    Maîtresse
    Lundi 15 Novembre 2004 à 23:06
    ...
    Sélène... le compliment est apprécié à sa juste valeur. Merci
    Athy... Maîtresse a toujours une oreille attentive et bienveillante, tu sais où me trouver.
    4
    heaven
    Mardi 16 Novembre 2004 à 02:29
    j'espere
    pouvoir un jour me reconcilier avec LUI moi aussi... merci pour le message d'expoir
    5
    Maîtresse
    Mardi 16 Novembre 2004 à 08:15
    Heaven
    le temps, le temps, le temps... le temps efface les rancoeurs, adoucit les douleurs pour ne laisser que le meilleur des souvenirs...
    lorsque le temps a fait son oeuvre la paix s'impose d'elle même
    6
    Charmeur
    Mardi 16 Novembre 2004 à 12:06
    L'esprit humain est ainsi...
    ... il oublie le pire pour ne garder que le meilleur...
    C'est aussi ce qui nous permet de tenir, et de garder espoir... malgré tout...
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