• Tout est douleur... il aura fallu une insomnie de plus pour que je puisse y mettre des mots... grâce à ce mail.

    Je ne sais pas par où commencer, il est tard, mes pensées s'embrouillent et le sommeil tant attendu n'est toujours pas au rendez-vous.

    Ca fait des mois que je lutte, à essayer de maintenir la tête hors de l'eau. Mais maintenant je suis épuisée. je n'ai plus de forces. Plus de forces pour me lever le matin. je dirai à ma décharge qu'il faut une sacré dose de courage pour se lever le matin quand on ne compte plus pour personne. Plus l'envie d'enseigner. Plus envie de satisfaire des besoins aussi élémentaires que manger, boire, rire, dormir ou faire l'amour.

    je m'étiole à petit feu.

    Tant de détails, pourtant insignifiants, sont autant d'écorchures ou de blessures plus profondes qui s'accumulent. cela ne cesse jamais.

    depuis la rentrée, je me suis noyée dans le boulot pour ne plus avoir le temps de penser. Et lorsque je n'étais pas à l'école, je meublais mon temps ici... parce qu'à entretenir des conversations virtuelles on en oublie de se déconcentrer.

    mais le mal est insidieux, et il y a toujours un moment plus faible ou l'on se surprend à dresser le bilan.

    tout ça pour te dire que je ne veux plus que tu me demandes comment je vais. Je vais Mal... point final.

    je te souhaite une bonne route. tu tiens peut être le bonheur. ne le laisse pas filer.

     


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  • La nuit est là. Son des voitures sur macadam mouillé. Lumière crasseuse de l'éclairage public. Silence. Pas vu âme qui vive du week end. Sonnerie stridente du téléphone. Ne pas répondre. pas envie de répondre. pas envie de parler. Que vive la campagne coupée du monde... j'y suis coupéedumonde et demie. La pluie encore. le bruit de l'onde qui cingle les vitres. Le noir autour. le bruit d'une moto au loin. Un chien aboit. Le téléphone sonne à nouveau. Explosion polyphonique de gsm dernier cri. ne plus rien entendre. Ne plus rien sentir. Endiguer le flot continu. ces larmes qui ne libèrent de rien. Seule. Pas faim. pas Soif. pas sommeil. Fumer jusqu'à l'écoeurement.

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  • le cadavre exquis commencé avec Sélène m'ouvre à l'envie de nouvelles formes d'écriture. La poésie n'est pas mon domaine même si c'est avec délices que je me prête à ce jeu d'écriture à quatre mains.

    mon domaine de prédilection reste le courts récit, la nouvelle. Me vient l'envie de mettre des mots sur des trames qui ne seraient pas les miennes. Les commentaires sont ouverts... alors si vous avez l'idée, je chercherai les mots!

    A bon entendeur...


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  • Tout a commencé (re commencé ?) par un jeu... Toujours le même, les règles n'en changent pas tant que ça... Tu me cherches, je te trouve, tu me pousses dans mes derniers retranchements, j'en rajoute...

    Cette fois si, ça faisait un petit moment que le jeu durait... tout doucement au début, presque timidement... une allusion par ci, par là, au milieu de conversations presque anodines. Les conversations partent un peu dans tous les sens, ceci étant favorisé par l'utilisation de deux logiciels de messageries : deux conversations différentes étant elles-même incohérentes.

    Une envie de défi plane dans l'air, pas encore formalisée mais se dessinant plus précisément chaque jour. Eternelle spirale du « même pas cap... »

    Si tu fais ceci, je ferai cela... on flirte avec le chantage, les sens se chauffent, les idées fusent... une belle émulation de l'imaginaire.

    La tension, la chaleur montent, d'abord épisodiquement, puis s'installent.

    Quelques échanges de textes, un peu plus formalisés, et diablement plus évocateurs.

    Et l'un deux, en particulier, le début est donné à lire, en guise de hors d'œuvre, il faudra attendre pour le dessert... voilà que maintenant j'écris sur commande !

    Tant de petites choses encore qui, accumulées, installent une attente.

    Un épisode retient mon attention. Un malentendu plutôt. Je lance une boutade sur un changement de comportement qui m'amuse plus qu'il ne m'étonne. Et c'est mal compris. Vexé ? peut être. Pourtant, je n'aurais pas cherché querelle pour des valeurs que je partage...

    Toujours est-il que ce quiproquo donne une dimension nouvelle au jeu. Ca en devient une sorte de cheval de bataille, LE défi à relever... en tout cas c'est comme ça qu'il voit les choses... alors j'entre dans son jeu... qui n'est pas qu'un jeu. Le désir est là, puissant.

    Mais nous continuons encore et toujours à jouer à cache-cache.

    Il n'y a pas de gagnant dans nos jeux... ou plutôt, un partage de la victoire.

    Je suis en ébullition, j'ai envie de toi...

    Hum flatteur pour moi... pour être franc, désir partagé... envie de partager plaisir avec toi...

    Ca sent la fin de la partie... mélange de soulagement et de regret... c'est si bon de jouer.

    Encore un petit défi pour la route... ou pour soulager nos consciences. J'accède à la demande. Aux demandes même (vais finir soumise si ça continue...)

    Une tenue légère pour une rencontre qui se veut l'être. Ce lieu que j'apprivoise à présent. Goûter l'attente. Savourer les étoiles.

    J'ai rempli ma part du défi... il honore la sienne. Enfin en partie... puis change d'avis. Non, ne change pas d'avis. N'a jamais eu l'intention de repartir. Il lit mes mots, le dessert qu'il attendait. J'aime savoir qu'il les trouve beaux. Ses yeux sur mon sourire. Ses bras autour de moi.

    Le reste n'est que plaisir, bien être, calme, sourires, caresses, baisers... je ne veux pas donner mes mots. Ce n'est pas le moment. Trop de pensées confuses ces temps ci pour les laisser assombrir l'atmosphère.

    Pourtant, une fin dans les larmes. Je couve beaucoup trop de non dits. Trop de malaises en moi qui ne sont pas liés à lui mais sont trop présents à cet instant précis. Il ouvre sans le savoir les vannes. D'une maladresse... que j'ai causée. J'ai voulu fanfaronner. Je l'ai payé.


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    Elle...

    C'était à cette époque lointaine où chaque week end arraché à la surveillance des parents était une aubaine. Nous étions donc une dizaine, échoués là dans une maison en bord d'océan prêtée par des parents conciliants. J'étais déjà en couple, d'ailleurs la plupart des convives marchaient deux par deux.

    Ces deux là nous avaient rejoints dans l'après midi, alors que les corps se prélassaient au soleil et se détendaient sous les massages savants, fleurant bon l'ambre solaire. J'avais déjà eu l'occasion de le rencontrer, ami d'un ami... je ne l'aimais pas, pas très beau, pas très fin, un humour désolant et un égo démesuré... il était bien à l'image de sa vilaine voiture bardée d'ailerons. Elle détonait à côté de lui... je ne sais pas où il avait déniché une telle perle.

    Elle a étendu sa serviette près de moi, et son corps magnifique sur ladite serviette. Longue et fine, des cheveux noirs très lisses, un regard sombre ourlé de longs cils. Un détail m'avait fascinée... sa hanche tatouée... un tatouage surprenant sur le corps d'une fille si jeune... de grandes arabesques au dessin compliqué étendant leurs tentacules tortueuses sur sa hanche, colonisant la taille, la cuisse et, j'imaginais, la fesse, dans des dégradés de vert, gris, noir.

    Je ne parvenais pas à détacher mon regard de cette merveille chromatique, rendue plus belle encore par le doré de sa peau. Ce tatouage a lancé la discussion... nous avons parlé de tout et rien pendant des heures, ne nous interrompant que lorsqu'un intrus faisait irruption dans nos mots.

    La journée a passé, retour à la villa, douche, grillades... pas mal d'alcool circulait ce soir là, de l'herbe aussi. Je n'avais pas fait d'excès, mais j'étais dans un état vaguement cotonneux et euphorique, et toujours cette fille à qui je racontais ma vie comme si je l'avais toujours connue. Toutes les deux à l'écart du groupe, une ballade dans le noir les pieds dans l'eau. A notre retour, vision cauchemardesque de fin de cuite. Des bouteilles vides partout, des rires gras de mâles bien avancés dans leur état éthylique. Tout le monde était déjà couché, sauf nos deux héros glorieusement vautrés sur le canapé.

    Nous les avons laissé cuver là, et sommes allées dormir dans le grand lit  des propriétaires initialement prévu pour mon beau brun et moi. La nuit était très chaude, nous n'étions que peu vêtues. Etendue sur le grand lit, nous continuions à bavarder, de tout de rien. Le sommeil a fini par nous surprendre.

    Je me suis réveillée en sentant un souffle sur ma nuque, une main posée au creux de ma taille, qui glissait lentement vers mon ventre. Le souffle avait la régularité du sommeil. Je me suis retournée lentement, dans un état de semi conscience, ne réalisant pas encore que ce n'était pas lui qui me caressait ainsi. Ma main a rencontré la chaleur d'une peau dont je ne connaissais pas la douceur, mes doigts se sont emmêlés dans une longue mèche. Sur ses lèvres un sourire. Amusée de me voir surprise. Sa voix comme un souffle, bonjour... mon visage tout près du sien... une hésitation... et une grande vague de chaleur qui m'inonde lorsque ses lèvres viennent se poser sur les miennes, balayant mes hésitations. Dans ma tête, un feu d'artifice d'idées contradictoires... mais qu'est ce que je fais ?... que c'est bon....

    Nos gestes sont maladroits, c'est une première pour nous deux, des caresses d'abord timides, ponctuées de petits rires étouffés. Je redessine son tatouage du bout des doigts, elle frissonne sous la caresse légère, ses seins se dressent, mes lèvres vont en cueillir un, sensation nouvelle que cette chair à la fois molle et ferme, ronde, chaude, parfumée. délicieuse. Je lèche délicatement la pointe dressée, elle gémit sous cette caresse. Sa main descend tout doucement, écarte la dentelle, ses doigts glissent sur mon sexe, mon corps se tend sous la caresse. Délicieux.

    Ma langue suit les traits de son visage. Glisse sur les paupières closes, effleure l'arête du nez, parcourt ses lèvres. Nos peaux sont brûlantes dans l'air étouffant. Je cherche mon souffle, sa caresse si précise m'empêche de le trouver. Mes doigts jouent dans ses cheveux, masse soyeuse qui m'échappe. Ma langue continue son chemin, glisse le long du menton, dans le creux du cou, s'attarde sur un sein, glisse sur son ventre plat avant de venir dénicher la moiteur de son sexe impatient. Sensation nouvelle pour moi. Je puise dans mes souvenirs et mes sensations pour trouver la caresse juste, et je réussis. Ses membres se contractent sous l'effet de ma langue, son sexe s'inonde. Ma langue l'explore, la fouille avec avidité tandis que ses mains caressent ma nuque et mes épaules. J'ignore combien de temps cela dure, je sens ses cuisses enserrer mon visage lorsqu'elle jouit dans un gémissement étouffé. Et je reste longuement, à embrasser ses cuisses, ses hanches, son ventre...

    Ses bras m'attirent sur elle, je m'allonge sur son corps, mes mais suivent ses courbes, mes lèvres sur les siennes, je mordille sa lèvre inférieur, en retour elle m'inflige une authentique morsure. Délicieuse. Je sens le goût métallique du sang dans ma bouche.

    Nous nous embrassons longuement, puis, elle achève de me déshabiller. Je me laisse complètement submerger par la sensation de sa langue sur mon sexe, ses cheveux effleurant ma peau. C'est une caresse délicieuse. Une douceur que je n'avais encore jamais connue. Une tendresse fabuleuse. De longs frissons sur tout le corps, et ma tête qui ne répond plus... pourtant, l'idée de la porte pouvant s'ouvrir à tout instant me paralyse... J'essaie de me détendre... et soudain, sans que je ne m'y attende le plaisir est là, fulgurant, rapide, fugace. Je reste essoufflée, sa tête sur mon ventre, ses bras autour de moi.

    Le jour se lève, le petit matin est frais. Je tire le drap sur nos deux corps emmêlés  et nous glissons à nouveau dans le sommeil, enlacées.

    Nous sommes réveillées par un rire stupide. J'ouvre un œil pour voir son mec hilare au pied du lit, très amusé à l'idée que dans son sommeil elle ait pu me confondre avec lui au point de venir se blottir contre moi.

    Pauvre type....

    C'est le moment que choisit mon homme pour apparaître à la porte... un coup d'œil à la scène... il me gratifie d'un regard noir avant de tourner les talons, entraînant l'indélicat dans son sillage.

    Un dernier rire, un dernier baiser à ma jolie brune... et la vie reprit son cours normal...

     

     


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