• Je vis avec une bavarde. Voilà c'est dit.

    En plus elle est drôlement barbue ma bavarde à moi que j'aime; mais souvent elle me saoûle... de paroles (l'alcool ça ne compte pas c'est trop facile).

    Moi je ne suis pas du genre bavard. Enfin ça dépend des fois. En classe, avec les amis, avec ma famille je sais être une vraie pipelette.

    Mais au quotidien je suis mutique.

    Je pourrais passer mes journées dans le silence le plus total. Je pourrais même être une religieuse cloitrée si je n'étais pas athée (et si j'avais une dérogation concernant cet incongru voeu de chasteté).

    Etant capable de me faire comprendre dans mon langage primitif essentiellement constitué de grognements, d'onomatopées et de gestes, je ne vois pas l'intérêt de former des phrases.

    Cela est d'autant plus vrai que je suis en représentation toute la journée. Maîtresse en classe c'est du grand spectacle: son et lumière, en technicolor s'il vous plaît. Du comique à deux balles à la tragédie, de l'école des fans à Bernard Pivot, je sais tout jouer.

    Et cela est d'autant encore plus vrai depuis que je covoiture : en arrivant à la maison j'ai déjà eu tout loisir de décortiquer ma journée.

    Sauf que je vis avec une bavarde. Je me suis amourachée d'un spécimen barbu qui a hérité de toutes les tares féminines. Je vis avec LE mec qui a les mains et les pieds froids (alors que je suis une vraie chaudière) et qui est plus bavarde que ma mère ( c'est dire).

    Vous visualisez l'adolescente qui revient de week-end avec ses potes et vous raconte son séjour dans les moindres détails (y compris le motif du papier recouvrant les étagères de la vieille armoire normande)?

    Bah lui c'est un peu ça, mais en pire.

    Concrètement ça peut donner ça:

    Moi : schrich sclack schruk (bruit de ma clé dans la serrure)

    Lui: Bonsoir mon amour! (lancé depuis le bureau puisqu'il y greffé)

    Moi : Bonsoir

    Lui : T'as passé une bonne journée?

    Moi: hum hum (m'asseyant sur le canapé après m'être débarassé de mes oripeaux... regard implorant et gémissement calibré)

    Lui : tu veux un café ! (message reçu)

    En bruit de fond la cafetière, le sucre, la cuillère dans la tasse.

    Moi : Merci

    Lui : c'était vachement chouette mon cours de droit comparé des systèmes d'indémnisation d'usure des semelles en asie du sud-est au XVIIè. En plus le prof ,tu sais celui qui était arrivé à la bourre parce que sa 307 jaune avait été taguée par les pro CPE et qui en plus a fait une grossesse nerveuse parce que son caniche a eu une infection des ovaires, et ben il nous a fait un topo sur un cours qu'on avait eu en deuxième année et qui était super sauf que j'y étais pas. Et à la pause y'a Marcel qui nous a raconté une blague géniale mais je me souviens plus ah si attends.... ça parlait d'un type... attends ça va me revenir... c'était au Brésil... ah non je m'en souviens pas; Bon tant pis....etc... etc... etc...

    J'arrête là, ça pourrait continuer pendant des heures pendant lesquelles j'apprendrais qui baise avec qui, qui ne baise plus avec qui, qui voudrait bien baiser mais n'y arrive pas, et qui s'apprête à baiser. J'apprendrais en outre la couleur des chaussettes de Mélissa et la profession du grand père maternel par alliance d'Olivier.

    Moi: (régulièrement) hum hum

    Puis étouffant un baillement.

    Puis ne l'étouffant plus.

    Puis baillant ostensiblement.

    Lui: tu t'en fous de ce que je te raconte.

    Moi : euh...

    Lui : de toutes façons tu t'en fous de ce que je te dis.

    Mouarf...

    Z'auriez pas une petite aspirine?

     

     

    De toutes façons parfois j'ai ma vengeance.

    Parce que le matin son corps se réveille plus vite que sa mâchoire. Il voudrait bien parler mais il ne peut que grogner (ben oui c'est ce qui arrive quand on parle bouche fermée).

    Et ça, j'adore!


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  • "conscient de l'application en droit du travail du principe civiliste de la liberté contractuelle, de l'importance du contentieux du licenciement le jusge n'a pas suivi le lesgislateur de 2002..."

    Eh oh le barbu arrête tes jurismes!

    J'essaie de bosser moi

    Tsss


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  • Je me suis réveillée alors que tu partais à la fac.

    J'ai bu mon café.

    seule.

    Depuis je traîne ici.

    seule.

    Au mépris de ce tout ce que j'ai à faire aujourd'hui.

    seule.

    Alors que je suis en ébullition.

    Rentre vite, j'ai des projets pour toi...

    Je t'aime


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  • 6h15, le réveil sonne.

    Puis re-sonne

    Puis re-re-sonne.

    J'aime aller travailler mais je n'aime pas me lever aux aurores. je rampe jusqu'à mon café puis je lutte pour ne pas m'endormir assise en tailleur sur mon canapé, tasse en main. Je me suis encore couchée trop tard...

    Je regarde l'heure, mes pupilles s'écarquillent d'effroi. D'un bond je suis sous la douche. Dans 1h20 si aucun camion ne se met en travers de l'autoroute je serai dans la cour de l'école, douchée, habillée, maquillée, (presque) réveillée.

    D'ailleurs mon premier geste en arrivant à l'école (à condition toutefois d'avoir désactivé l'alarme avant d'ouvrir la porte) est de faire du café.

    J'aime que le réveil ne sonne pas. J'aime me réveiller tard dans la matinée, m'étirer paresseusement dans la chaleur du lit, la peau brûlante. J'aime me réveiller en caressant la peau de P'tit Loup, si douce, si chaude, j'aime son odeur lorsqu'il est endormi.

    Je me lève un moment, café, clope... les muscles engourdis et cette merveilleuse certitude que je vais me recoucher bientôt.

    J'aime me recoucher, la peau rafraichie par l'air vif de novembre, retrouver la chaleur du lit. La peau de mon amour est cuisante tant le contraste est grand.

    Le réveiller tout doucement, m'amuser de ses grognements de loup garou endormi. Sa queue repose inerte sur son ventre ou sur sa cuisse. Caresser son corps, délicatement, puis devenir insistante. Il se réveille peu à peu, sa queue durcit dans ma main. éveil par palliers... il ouvre les yeux le sourire aux lèvres.

    J'aime faire l'amour le matin. Le réveiller dans le plaisir, nous rendormir enlacés, des picotements dans tout le corps, savourant notre orgasme...


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  • Je vais me couler dans les bras du Loup Garou, juste là...


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